Ma mère a 97 ans aujourd'hui ...
J'ai quitté GOURAYE vers 14h30 en pirogue, ( c'était mon cadeau de Noël ! ) laissant la famille qui m'accueille depuis une semaine, très triste de perdre leur " grand'mère"...
Roughi
Une heure pour arriver à DIAGUILY petit village en haut de la falaise qui surplombe le fleuve. J'y ai trouvé la famille de Linda, une française d'origine peule, rencontrée l'an dernier.
le grand oncle de Linda
J'avais toujours des douleurs dans la malléole interne droite et la cheville enflée et oh! miracle, le lendemain matin, plus rien ...plus aucune douleur ...merci Simone ..
Je ne suis qu'à environ, 35 km de la frontière avec le Mali et je voudrais y arriver en 2 jours !
DIAGUILY-DIAGOUTOURO, 18 km, où je passe la soirée et la nuit chez le vieux chef du village, ancien radiologue à Dakar !
Puis KHABOU, encore 18 km, la " frontière " le 8, je suis reçue par une famille dont le chef travaille en France .
L'arrivée à Khabou...
Pas de hameaux entre ces petites villes, peu d'arbres, toujours la même brousse .
Je suis en pays soninké, tous ces villages sont construits par des ressortissants en France. Ils sont des centaines qui aident leurs familles nombreuses à vivre au pays . Les maisons sont en béton et non plus en banco, il y a un étage et des balustres en pagaille !!!
Je quitte KHABOU ( on dit rabou ) tôt le 9, il me faut plus d'une heure pour arriver à cet affluent du fleuve , le Karkoro, qui marque la frontière entre la Mauritanie et le Mali .
Le Karakoro
Au premier plan, le Mali, la falaise c'est la Mauritanie
Dernière vue sur la Mauritanie
A 9h15, je descends la falaise , traverse le Karakoro à sec et remonte de l'autre côté. OUF! enfin, je suis au Mali !
Je respire, comme si j'étais sauvée ... de quoi, je n'en sais rien, car je ne suis pas encore sortie d'affaires ! La dure réalité va me rattraper rapidement...
Quinze kilomètres de cette nouvelle brousse malienne. C'est incroyable comme tout a changé d'un coup de baguette magique ! Des jujubiers en quantité, je m'arrête souvent pour remplir mes poches de ces petits fruits sans jus mais très sucrés. Il y a surtout énormément de "gnimassous", l'arbuste de mon initiation de l'an dernier, il y en a partout, alors que je n'en ai pas vu un seul en Mauritanie . Tous les accacias ( je ne sais pas si c'est le nom exact !) en fleurs embaument l'atmosphère. On dirait du mimosa ...
Le mimosa africain !
L'ampoule sous le pied droit commence à m'inquiéter malgré les protections et cela gâche un peu ma joie !!!
Me voici à GOUSSELA, assez grand village ou petite ville plutôt, dont la propreté exceptionnelle me saute aux yeux dès mon arrivée . Totalement inhabituel ...
A peine "installée" chez le très vieux chef du village et bien reçue par son fils, j'apprends qu'il y a un "toubab" en vacances ici ! ( toubab, c'est tout ce qui a la peau blanche ...J'ai personnellement horreur de ce mot, qui vient de "toubib" du temps de la colonisation . ) Des gamins m'accompagnent au bord du fleuve, grande prairie verte à cet endroit avec de petites plages de sable ! C'est Goussela sur Mer ! Et je trouve Arnaud en train de bronzer ! enfin plutôt en train de rougir ...
Goussela sur mer !
Arnaud
C'est sa copine soninké, qui est originaire de ce village, ce qui explique ses vacances ici . On sympathise, on discute bien, on échange les e-mails. Il est pizzaiolo à Deauville et comme par hasard, son patron est passionné d'Inde et vit souvent à GOA ...
Deux enseignants viennent me saluer, l'un est de Bafoulabé et m'apprend la triste nouvelle du décès de ma petite amie handicapée DAFA. Elle souffrait d'une grave drépanocytose et malgré mon chagrin de ne pas la trouver à mon arrivée, je sais qu'elle a rejoint le "paradis des petites filles "...
DAFA
vue de la pirogue sur les falaise de Mauritanie